Switcher au travail #1: Travailler sans PC, mythe ou réalité ?
22/08/2009 14 commentaires
Voilà bien longtemps qu’Apple martèle des chiffres concernant le « taux de conversion » des switchers qui font chaud au coeur (et au porte-monnaie de la Pomme). Que le grand publique se rende (enfin) compte de la supériorité qualitative de l’expérience utilisateur sur un Mac n’est que justice. Mais qu’en est-il du monde du travail ?
Si certains secteurs ont toujours été des fervents utilisateurs de Mac (les Arts graphiques, pour ne citer qu’eux), qu’en est-il des autres activités professionnelles ?
Est-il vraiment possible de « Switcher au boulo »?
C’est l’esprit plein de ces vastes questions que j’ai décidé il y a quelques mois de me lancer et de tester « le travail sans PC ». Mais avant de vous conter ma quête, laissez-moi vous planter le décors.
Je travail dans une PME suisse de 12 personnes, actives dans les services en propriété intellectuelle, et plus particulièrement en veille technologique. Depuis environ 20 ans, notre réseau informatique et notre parque de machines sont confiés à un sous-traitant ne jurant que par le système à la fenêtre et les boîtes « gris-tristounes » de Dell. Un environnement 100% PC, donc, dans lequel Office et Exchange jouent un rôle centrale complété de logiciels spéciaux (par ailleurs en voie de remplacement par des web services).
En résumé, l’objet de mon expérience peut se résumé comme suit: Arriverai-je à faire pénétrer un Mac dans un environnement totalement constitué de PC et à travailler avec ?
Bon, ceci dit, depuis l’apparition de mon iPod Touch en séance, il y a de cela un an, 5 collaborateurs sont maintenant équipés d’iPhones et au moins 3 personnes ont des Mac à la maison. L’environnement n’était donc pas complétement hostile à la Pomme.
Bref, j’avais du pain sur la planche. Voici le premier post d’une série qui, je l’espère, aidera tout ceux qui songent à switcher au travail.
Le choix de la machine
Ca, c’était facile, vu que je suis l’heureux possesseur d’un magnifique MacBook Pro (Intel Core 2 Duo, 2.4 GHz, 4 Go de RAM). Equipée de Leopard, de la suite iWork et de la CS3, cette machine me rendait déjà de nombreux services « professionnels » notamment dans la création de documents de promotions. Utilisant un second écran pour plus de confort (un Dell), j’étais curieux de voir comment mon « ventricule gauche » (c’est comme ça que j’appèle mon Mac, je ne pourrais pas vivre sans…) allait s’en sortir une fois branché. Et bien, à part un petit tâtonnement sur les réglages, je dois avouer qu’OSX est bien plus efficace pour la gestion d’un second écran que ne l’est XP. Le seul point ayant nécessité un peu de touillage fut le rendu des couleurs sur le second écran. Mais bon, pour de la bureautique, c’est un détail. Précision: l’écran Dell en question est équipé d’une prise DVI, compatible avec mon MacBook Pro (cette série n’ayant pas encore de mini-DVI), ce qui n’est pas le cas de tout les écran (celui de notre salle de séance n’en a pas, par exemple).
-> Conseil: soyez toujours muni d’un adaptateur DIV -> VGA pour éviter les mauvaises surprises.
10 centimètres de câble capables de sauver votre journée de travail !
Installer Windows
Le réseau de mon entreprise tournant exclusivement sur PC, il me fallait une machine compatible Windows, ne serait-ce que pour l’utilisation du CRM de Microsoft (Un jour j’écrirai un article sur le CRM de Microsoft. Pour témoigner de mon calvaire. Un seul exemple qui devrait suffire à le bannir de la galaxie: il ne fonctionne qu’avec Internet Explorer. Shame on you M$ !) ou accéder à Exchange (patience, Snow Leopard va apporter la compatibilité Exchange). A partir de là, trois options s’offraient à moi: Parallels Desktop, WM Fusion ou une installation Boot Camp. Personnellement, je ne suis pas enthousiaste à l’idée de devoir redémarrer ma machine sous Windows sans aucune possibilité d’usage de logiciels Mac. Cette éventualité évoquant chez moi l’utilisation d’une Ferrari avec une boite de vitesse de 2cv, exit Boot Camp. (Et surtout, quel intérêt à avoir un Mac si on est coincé avec Windows ?).
Parallels et Fusion sont dans un bateau …
Au vue de ce que j’ai pu lire sur le web, Parallels et Fusion étant très proches l’un de l’autre, c’est sur le premier qu’à porté mon choix (complètement arbitraire, ne cherchez pas plus loin).
C’est là que les choses se sont gâtées… Installer Windows XP Pro, même sur un Mac, est une souffrance similaire au calvaire de Sisyphe, avec un oeil crevé et une jambe en moins ! L’horreur glauque absolue. Pas moins de 4 heures de souffrances discontinues, entre doutes (ça installe encore ?), échecs et redémarrages… mais finalement, ça y est.
-> Conclusion: « Aaarghll, mon Mac affiche l’écran de démarrage de Windows ! Mes yeux fondent ! »
L’intégration au réseau de l’entreprise
A cette étape, il s’agissait de faire en sorte que mon ordinateur soit officiellement autorisé à se connecter au réseau.
Bon, là ça devient délicat. Il faut savoir amadouer le responsable informatique (oui, vous êtes sérieux, vous n’allez tout de même pas faire ça en sous-marin), lui faire accepter que ses doigts ne vont pas fondre si il touche à un clavier retro-éclairé où il n’y a pas de touche « Windows » (dont je n’ai jamais vraiment compris l’usage, cela dit)… Le miens (de responsable, donc) a été très coopératif (si jamais tu lis ça, Stéphane, merci pour ta patience !). Un petit truc pour amadouer un responsable informatique du côté obscure: passez Parrallels en mode plein écran, collez un sticker Dell sur la pomme du capot de votre MacBook Pro et imitez le bruit d’un Latitude.
-> Conclusion: « Ca marche ! Ca marche !… mais comment fait-on un Ctrl-Alt-Delete sur un clavier de MacBook sous windows ? » (réponse: fn-Ctrl-alt-back space, la flèche vers la gauche qui efface le dernier caractère). Mon Mac voit les serveurs de fichiers et semble bien s’accoutumer au climat du réseau.
Et Exchange dans tout ça ?
Mon entreprise utilise un serveur Exchange qui, je dois l’avouer, est un système parfaitement au point. Mise en commun de calendriers et messagerie, rien à redire. Hélas, sur Mac, pas de compatibilité sans IMAP et là, pas question de transiger, c’est « niet ». Je pourrais me rabattre sur le webmail mais les fonctionnalités de celui-ci n’égalent pas Outlook. Sachant que Snow Leopard apportera une intégration complète d’Exchange dans Mail, iCal et Carnet d’Adresses, il s’agissait de trouver une solution temporaire en attendant la sortie prochaine de cette version d’OS X. Ce fut l’occasion d’utiliser un premier jocker et installant Outlook sur Parallels… en attendant mieux.
-> Conclusion: 1 point pour Windows. Jusqu’à la sortie de Snow Leopard, les Mac ne peuvent rivaliser avec les PC sur l’intégration Exchange. Vu la réussite d’Apple avec la licence Exchange sur l’iPhone, je ne me fait aucun soucis sur l’élimination prochaine de cet écueil.
***
Voilà pour le début. La suite de l’aventure arrivera au fur et à mesure. Sachez simplement que depuis maintenant 6 mois, mon Mac m’accompagne tout les matins au travail, que mon Dell n’a pas été allumé une seul fois (il prend la poussière sur le bureau et sert de presse-papier), que je reçois des félicitations (!) pour mes présentation de la part de mes clients (merci Keynote)… Bref, que du bonheur !
J’ai tenté (et réussi) la même expérience. Sauf qu’en attendant Snow Leopard (plus très long remarquez bien), il y a la solution : Entourage.
Entourage accède à Exchange en IMAP (pas top) ou en WebDAV (déjà mieux). Les temps de réponse ne sont pas top mais ça marche plutôt pas mal. Mail / Agenda / Contacts et même les dossiers publics.
Attention toutefois :
1° quelques bugs insensés : impossible d’attacher une PJ à une entrée agenda …
2° la synchronisation Entourage / iCal – Carnet d’adresse n’est pas fiable.
3° l’intégration Snow Leopard / Exchange ne fonctionne qu’avec la toute dernière version d’exchange (2007 avec tous les patch installés).
Bonjour,
moi aussi j’ai fait le choix d’utiliser mon mac au boulot.
Et il y a d’autres solutions :
par exemple wine (via les macports), le problème est qu’il faut se « taper » la conf… dans ce cas, il y a crossover qui encapsule wine. Et la, hop, on installe Outlook et le reste de la suite office sur son mac 😉
Sinon, il y a VirtualBox qui tourne aussi bien que VMWare ou Parallels.
Et finalement, Mails, peut récupérer les mails d’exchange, même si c’est beaucoup plus lent, via le webaccess.
Pour ma part, j’essaye au maximum d’utiliser les outils « natif » sur osx (openoffice.org ou iWorks, …).
Mais sinon, j’ai installer la suite office et outlook avec crossover et j’ai une VM Windows sous VirtualBox.
Et franchement, ça marche bien.
La solution Entourage m’a aussi tenté mais comme précisé dans le post l’IMAP n’est pas disponible dans ma boîte.
Tout comme OtarieGarou, j’utilise au maximum les applications natives. Ca mange moins de ressources… Mais ça, j’en reparlerai.
Bonjour,
J’ai également fait ce choix il y a bientôt deux ans dans une PME de 17 personnes dans le domaine de la propriété intellectuelle 😉 un cabinet de PI en l’occurrence. Avec un avantage, j’en suis le responsable informatique en tant qu’ancien informaticien avant de devenir conseil. Cet avantage m’a permis d’éviter de justesse l’investissement du cabinet dans un serveur exchange et donc de travailler avec un serveur de messagerie interne standard (Maildaemon). Seule l’utilisation d’un logiciel métier windows m’oblige à faire passer du côté obscur, ce que je fais via un serveur TSE, je n’utilise plus du tout windows sur le mac.
Depuis, un autre collègue a fait ce choix. Je ne désespère pas de convaincre plus de monde à terme … 😉
Si tu veux partager sur cette expérience et poser des questions précises, tu as mon adresse mail.
Cordialement
Marc
Je suis très intéressé par votre expérience, surtout par mail daemon. en effet, je travail dans une collectivité « tout Windows » et je suis le seul à travailler avec mon MBP 15″… Tout fonctionne, mais nous avons mail daemon pro pour le travail « collaboratif » et celui-ci fonctionne sur les PC via « Outloock Connector » et Outloock sur les postes de travail.
Mais pour moi = cela ne fonctionne pas …
Donc depuis 2 ans, c’est le seul écueil que je rencontre… En fait, je ne n’arrive pas à partager mon calendrier…
Les mails par contre c’est OK.
merci
collectivité territoriale en france.
chose qui paraissait utopique, le mac arrive dans cette collectivité de 350 personnes.
macbook pro 15 pour moi, Mail plus office, et ça fonctionne très bien.
accès serveur aussi.
spotlight, apercu de documents, full airport et compagnie, cela suffit à convaincre..
Et bien messieurs, je vous félicite d’avoir tenté l’expérience et d’expliquer sans « fioritures » ni fanatisme les plus et les moins rencontrés.
Travaillant dans les arts graphiques… je n’ai pas ce genre de problème… me retrouvant pratiquement qu’avec du mac au travail comme à la maison.
Continuer à raconter votre expérience, grâce à vos récits, certains se rendront compte qu’il y a d’autres manières de travailler!
Intéressant et j’aime bien…
Pour ma part, consultant informatique, j’avais pris mon (bon vieux) G4 alu lorsque j’avais commencé dans une nouvelle boîte.
Essuyant quelques douleurs pour trouver Lotus Notes, j’ai ensuite pu balayer d’un revers de main toutes les véleïtés verbales de mes collègues anti-fruits en leur coupant tous leur droits depuis mon portable.
Le Pdg nous rendant visite m’avais fait la remarque que mon portable était design… Pensant que c’était la boîte qui l’avait achetée.
Pourquoi dis-tu que « Hélas, sur Mac, pas de compatibilité sans IMAP et là, pas question de transiger, c’est « niet ». » ?
Je ne comprend pas, à mon boulot ça marche très bien en IMAP, avec Mail ou Thunderbird, au choix.
@Al1: Et bien, il s’agit ici d’un blocage politique. Le responsable ne souhaite pas mettre en place le IMAP. Et de plus (mais j’espère ne pas raconter de bêtises), l’IMAP n’est une solution que pour le e-mail, pas pour les calendriers ou les carnets d’adresses.
De toute façon, ma copie de Snow Leopard a été commandé aujourd’hui !
🙂
Très intéressant à lire.
J’ai fais moi aussi l’expérience avec un MacBook blanc dans une SSII faisant également du conseil. C’est là que j’ai vu les faiblesses des logiciels Office sur Mac :
– j’ai eu quelques problèmes mineurs de compatibilité graphique entre Word Windows et Word Mac (problème de positionnement des objets graphiques, de la police…) – heureusement ils n’étaient pas handicapants,
– par contre, pour PowerPoint, les objets graphiques dans les fichiers étaient régulièrement chamboulés et j’obtenais des slides très laides. 2 exemples : le texte du titre qui se retrouve hors de la slide dans un bloc vertical au lieu d’être horizontal, ou encore des blocs graphiques qui se retrouvent régulièrement déplacés et qui rendent les slides non présentables,
– pour Excel, impossible de gérer des fichiers avec du VBA sauf si je repasse sur Office 2004 (qui est très laid),
– gestion des plannings MS Project : tant que ce sont des plannings « simples », je peux les réutiliser sur des outils développés sur Mac. Le problème, c’est que je n’ai pas de plannings « simples » : utilisations des colonnes supplémentaires et customisables de MSP, informations complémentaires sur les tâches (ressources, coûts, planning de disponibilité etc.) et j’en passe,
– pas d’Access (et je ne me vois pas forcer mes collègues et nos clients à utiliser FileMaker Pro),
– enfin, je n’ai pas d’équivalent qui me permet de faire du Visio comme sur Windows. Les outils existants n’ont pas les mêmes objets graphiques, et le temps d’adaptation est beaucoup trop long pour que je m’y retrouve.
Donc au final j’ai installé une machine virtuelle Windows XP avec Parallels Desktop et j’ai pu subvenir à mes besoins (professionnels). L’intégration complète au bureau Mac me permet quand même de conserver tous les avantages du système (gestion des fenêtres, des écrans virtuels, du drag-and-drop, de Spotlight…), mais avec une touche « Windowsienne »…
Par contre quelle horreur lorsque je retourne sur un système 100% Windows !
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