The Associal Network
16/10/2010 Un commentaire
Par David Borel
Hier soir, l’équipe de MacBrains au grand complet (Jérémie et moi, donc) est allé voir The Social Network. Verdict ? Ce film n’est pas aussi bien qu’on le dit. Il est bien meilleur !
Oh, rassurez-vous, je ne vais pas vous pondre une critique en règle du film (pour ça, allez plutôt lire l’excellent Nicolinux.fr), juste vous donner quelques impressions et (je l’espère) l’envie d’aller le voir.
Facebook, vous connaissez certainement. Ou alors vous avez passé ces dernières années dans le Tajikistan à élever des chèvres Ouzbèques noires (quoique même là, il doit y avoir un groupe Facebbok sur le sujet…). Et bien Facebook n’est pas le sujet de ce film. Non, il s’agit en fait de l’histoire de Mark Zukerberg, l’un de ses créateurs.
A vrai dire, les protagonistes auraient pu s’appeler Roger et Mouloud, avoir inventé la tondeuse à Kebab et habiter à Saint-Maur-des-Fossés que le film fonctionnerait (presque) aussi bien. En version ultra-courte, cela raconte l’histoire d’un sociopathe qui fait fortune en réalisant un site de « socialisation ». S’en suit le récit de la naissance d’une start-up et de sa croissance jusqu’à devenir un phénomène qui échappe à ses géniteurs, contributeur décisif d’une révolution sociale en marche et dont on ne mesurera vraiment la portée que dans une ou deux génération. L’intrigue se déroule plus particulièrement autour de deux procès en « paternité » opposant Mark Zukerberg (qui à 26 ans possède sa propre page Wikipedia en plus d’une fortune de 6,9 milliards de dollars) à ses anciens « partenaires » qu’il a la fâcheuse habitude de poignarder dans le dos.
Le scénario se base sur le livre de Ben Mezrich « The Accidental Billionaires » et présente donc une facette de l’histoire dans lequel Zukerberg n’est pas vraiment à son avantage. Le moins que l’on puisse dire est que ce type semble être un animal à sang (très) froid, focalisé à l’extrême sur son but et prêt à tout pour l’atteindre, quitte à écrabouiller ses rares amis au passage. N’empêche, lire des interview du type laisse penser que la réalité ne doit pas être bien éloignée de la version présentée dans le film.
Le film est servi par de très bons acteurs: Jesse Eisenberg (Zombieland, Les Berkman se séparent), Andrew Garfield (le prochain Spider-Man) et une brochette de seconds rôles de premier choix (notamment Joseph Mazzello vu dans le superbe The Pacific et un certain Justin Timberlake. A noter que les jumeaux Winklevoss sont joués par Armie Hammer dont la tête a été incrustée sur le corps de Josh Pence pour obtenir le deuxième frère). La réalisation David « Seven » Fincher (The Game, Fight Club, Zodiac, Benjamin Button, vous avez pigé) est sobre et efficace à l’extrême (seule fioriture, une séquence d’aviron tournée en tilt-shift), les dialogues sont au cordeau (voir à ce titre la scène d’ouverture) et la photo déchire tout.
Au final, on se moque pas mal de savoir si Zuck a volé l’idée de Facebook. Il a fait Facebook. Il est Facebook. Point. D’ailleurs, la Silicon Valley est remplie de supposés « copieurs géniaux », à commencer par Steve Jobs et Bill Gates (lire à ce propos le très bon article de Wired Why Mark Zuckerberg Should Like The Social Network).
Bref, enfin un film majeur sur le rêve américain « à la sauce Silicon Valley » (le seul précédant « regardable » étant « Pirates of Silicon Valley« ) qui traite intelligemment d’un phénomène du Net (vous avez remarqué à quel point Hollywood est mal à l’aise avec Internet en général ?).
Un film à voir donc, même si Facebook n’est pas votre tasse de thé.
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