Hollywood et les comic book movies


Par Jérémie Borel

C’est une nouvelle pour personne, Hollywood est phagocytée par les adaptations de comic books et plus particulièrement par celles de super-héros.

Récemment, deux nouvelles sont tombées sur la toile. La première est plutôt bonne. Darren Aronofsky serait sur le point de réaliser Wolverine 2 avec Hugh Jackman [aux dernières news, le film serait rebaptisé The Wolverine]. Une nouvelle qui fera plaisir à tous les fans du griffu misanthrope car, il faut bien le dire, le premier film (X-Men Origins: Wolverine par Gavin Hood) était une grosse bouse irregardable qui faisait de Wolverine une sorte de personnage de cartoon lisse et ridicule ne laissant éclater sa rage que sur les lavabos et les échelles de secours.

Aronofsky est un des meilleurs réalisateurs US en activité (avec peut-être David Fincher et Christopher Nolan), mais il semble étonnant qu’un réal arty avec une filmo aussi passionnante (Requiem for a dreamthe Wrestler et bientôt Black Swan) s’attaque à une adaptation de comics. C’est un peu comme si Clint Eastwood réalisait Pokémon: Le film en 3D.

X-Men 2 et la même scène dans X-Men Origins: Wolverine.

X-Men 2 et la même scène dans X-Men Origins: Wolverine. C'est l'heure du jacuzzi.

La deuxième rend un peu dubitatif. Il semblerait que le prochain Superman sera réalisé par Zack Snyder, l’homme qui adapte des comics réputés inadaptables plus vite que son ombre (le boursouflé et numérique 300 et le plutôt pas mal Watchmen). Connaissant le manque de subtilité du bonhomme et sa propension à balancer des ralentis toutes les trois secondes, je dois dire que je tremble un peu. Mais bon, on est jamais à l’abri d’une bonne surprise…

…enfin, c’est ce que je me dis à chaque fois. Et à chaque fois, sortant au mieux déçu au pire consterné du cinéma de mon quartier, J’en viens à me dire que les adaptations de comic books, et bien c’est caca.

La logique du pire

Cette pertinente analyse m’a frappé tel le morgenstern de l’illumination s’écrasant avec fracas sur un occiput non-casqué alors que je lisais une ancienne interview de Neil Gaiman pour la sortie de son film Mirrormask. Gaiman, auteur anglais de romans et de comics est plus particulièrement célèbre pour la série Sandman qui a faillit être adaptée en film dans les années 90. Il eu son lot de bras de fer afin que l’essence de son œuvre ne soit pas trahie par les costards cravates cyniques d’Hollywood; en particulier avec un certain producteur qui voulait absolument voir Sandman combattre une araignée géante dans le 3ème acte du film.
Dans cette interview, Gaiman synthétise tout le problème des adaptations de comic book en une phrase:

«And the other thing is Hollywood executives really love the smell of their own urine and what they really like doing is urinating on things. And then going, « Hmm, now this smells really good » and being really puzzled when the rest of the world goes « No, actually it smells like pee. »»

«Et l’autre truc c’est que les executives d’Hollywood adorent l’odeur de leur propre urine et ce qu’ils aiment faire c’est uriner sur des trucs. Ensuite, ils disent “Hmm, maintenant ça sent vraiment bon” et sont complétement étonné quand le reste du monde répond “Non, en fait, ça sent la pisse.”

C’est en effet souvent avec un mépris flagrant pour les fans que ces films sont faits comme des bidons de lessive par des gens qui n’ont parfois visiblement même pas lu la bd qui sert de matériau de base.

Constantine. Ou comment Hollywood à fait d’un sorcier blond inspiré de Sting, ex-punk londonien farouchement anti-Tchatcher, fumeur et vêtu d’un imper moisi, un têtard avec la tête de Keanu reeves, crapotant comme un ado rebelle et vivant à L.A.

Constantine. Ou comment Hollywood a fait d’un sorcier blond inspiré de Sting, ex-punk londonien farouchement anti-Tchatcher, fumeur et vêtu d’un imper moisi, un têtard avec la tête de Keanu Reeves, crapotant comme un ado rebelle et vivant à L.A.

Il est beau mon bidon de lessive!

Alors évidemment, toutes les adaptations de comics ne sont pas nulles. Mais pour un Dark Knight, combien de Ligue des Gentlemen Extraordinaires ou de Daredevil de triste mémoire?

Paradoxalement, alors que les effets spéciaux permettent de montrer des trucs de plus en plus dingues et extrêmes, les films se ressemblent de plus en plus; formatés et marketés à mort par des costards cravates qui font des choix de casting, de production et de scénario proprement consternants pour plaire au plus grand dénominateur commun. Les budgets sont devenus tellement pharaoniques qu’il est obligatoire de rester sur la ligne du politiquement correct afin d’obtenir le meilleur retour sur investissement possible. Pas de sang, pas de gros mots, pas d’ambiguïté et une intrigue bien linéaire et simpliste! Quand un semblant d’originalité émerge, il est rapidement tué dans l’oeuf. Tim Burton s’est vu déposséder de la franchise Batman pour cause de noirceur excessive (Joel Schumacher avec les Batman 3 et 4 plomba la franchise pour 10 ans); Sam Raimi, qui eu l’outrecuidance de tenir tête à Marvel/Disney au sujet du méchant de Spiderman 4, s’est fait remercier tout récemment, remplacé par un presque inconnu, Mark Webb (500 jours ensemble) qui va rebooter toute la série. (Attention, ce tournant drastique ne s’est fait que parce que la génèse de Spiderman avait été effroyablement mal contée dans les 3 premiers films et surement pas pour des raisons bassement marketing, notez bien!) ou encore Ang Lee avec son Hulk freudien.

Les mauvais résultats au box-office de Watchmen (violent et abordant des thèmes matures, le film était classé R) comparé à The Dark Knight PG-13 (car malgré une ambiance urbaine et sombre ce film ne contient pas une seule goutte de sang!) ou Iron Man, obligera toutes les prochaines adaptations de comics à laisser leur ambition au ras des pâquerettes afin que toute la famille puisse profiter du pestacle (Faut que ça plaise aussi à grand maman et à Jean-Marlo dans sa poussette).

Je n’attends pas grand-chose des prochains Thor, Captain America et Green lantern

Arrivons-nous à une saturation des adaptations de comics? Si au ciné c’est gentiment le cas, les séries télé vont bientôt prendre le relais. Frank Darabont prépare Walking Dead (trailer ici) il se murmure que Sandman et Preacher pourraient avoir droit à leur adaptation. Ce support permettrait en tout cas de développer des histoires de façon beaucoup plus complète et respectueuse qu’au cinéma mais sans des moyens aussi délirants. Plus de contrôle mais moins de bling-bling, le salut viendrait-il de là? Wait and see…

Afin que ce piètre coup de gueule ne reste pas totalement vain, l’équipe de Macbrains s’est jetée dans la bataille avec vaillance et humilité pour vous rédiger une petite liste du pire et du meilleur en matière de superhero movies et ceci pour vous permettre de briller en société sans avoir à vous faire violer les rétines par les pires purges purulentes que le cinéma US n’a jamais produites. (Et encore, nous nous sommes cantonnés aux adaptations de super héros et pas de comics, sans ça on était bon pour subir Howard Le Canard!)

Nous nous sommes partagé (D. pour David et J. pour moi) les visionnages dans le but de voir un nombre égal de chefs-d’œuvre et de grosses bousasses et voilà ce qui en est sorti: Une liste complétement subjective de nos goûts en la matière. Qu’importe la déférence au matériau d’origine, ce qui importe c’est la qualité finale du film.

LE MEILLEUR

The Dark Knight
(Christopher Nolan, 2008)
Bande annonce 

2008 fut décidément une année faste pour les adaptations de comics (voir Iron Man). Le Dark Knight de Nolan est une œuvre noir et intense qui tranche avec les adaptation précédentes des aventures de Batman. Très proche de l’univers développé par Frank Miller, la frontière entre bons et méchants y est plus floue qu’à l’accoutumée dans les films de super héros. Cette ambivalence rapproche le film du monde réel (n’en déplaise à certains américains), et en fait l’un des meilleurs films tiré de comics. Cet essai transcende la réussite du premier volet réalisé par Nolan (Batman Begins), et doit énormément au regretté Heath Ledger (Brokeback Mountain, Monster’s Ball) dont l’interprétation du Joker fait passer celle de Nicholson pour un sketch de bar mitzvah. Un film de héros ne valant que par la qualité de ses méchants (après tout les bons sont toujours bons, non ?), The Dark Knight est sans aucun conteste possible tout en haut de la « top list » des adaptation de comics ! – D.

Batman contre le fantôme masqué
(Batman: Mask of the Phantasm, Eric Radowski et Bruce Timm, 1992)
Bande annonce
 

Ne vous fiez pas à son titre français assez ridicule. Ce téléfilm de 90 minutes qui fait suite à la célèbre et excellente série tv des 90’s crée par Bruce W. Timm et Paul Dini est un vrai diamant noir, un peu l’équivalent en dessin animé du Dark Knight Returns de Frank Miller et du Souriez! de Alan Moore. Il bénéficia même d’une sortie salle aux US. Narrant les origines de Batman en flash-back alors que celui-ci doit faire face à son passé, ce long-métrage prend le meilleur de l’univers sombre et tragique du caped crusader, élaguant les éléments les plus infantiles de la série tv (Robin par exemple…) et donnant enfin au Joker l’aura malfaisante qu’il méritait, le tout avec bien plus de niaque et de mélancolie sombre que toute la filmographie de Joel Schumacher en vrac dans un shaker. Les voix françaises sont celles de la série tv, Richard Darbois (doubleur attitré de Harrison Ford, Jeff Goldblum, Danny Glover) et Pierre Hatet (Christopher Lloyd) pour celle du Joker. A voir toutes affaires cessantes pour vous convaincre qu’avant Christopher Nolan, il y avait déjà des gens qui avaient tout compris à Batman. – J.

Blade 2
(Guillermo Del Toro, 2002)
Bande annonce
 

Si Blade n’est pas un comic (non, pas « comique ») aussi connu que Batman ou Iron Man, il n’en a pas moins généré deux films sympathiques (oubliez le troisième. si si, croyez-nous). Avec Guillermo « Hellboy » Del Toro aux commandes et un certain Ron « Hellboy too » Perlman en sidekick, le film emmène une dernière fois Wesley Snipes sur les traces du succès avant que « Blade: Trinity » ne saborde sa carrière (6 des 7 films qu’il tourna dans les 4 ans qui suivirent furent des « direct to video »). Un film efficace qui envoie de jolies scènes de baston à la chorégraphie enlevée. Un bon moment. – D.

Spiderman 2
(Sam Raimi, 2004)
Bande annonce 

Affranchi de l’origin story soporifique et du méchant ridicule du premier film (Willem Dafoe en pyjama Power Rangers vert) Sam Raimi balance la purée dans ce qui est à mon avis la meilleure adaptation de comics jamais faite. Les scènes d’action sont complétement barrées et la psychologie des personnages évolue de façon cohérente. Du grand art. – J.

X-Men 2
(Bryan Singer, 2003)
Bande annonce 

Succédant à un premier opus hautement frustrant, ce X-Men 2 s’ouvre sur une scène proprement ébouriffante dans laquelle un mutant (Nightcrawler) attaque la maison blanche. Cette séquence donne à elle seule à ce film sa place dans la liste des meilleurs. En effet, c’est l’une des rares qui démontre la puissance d’un mutant sans avoir à dynamiter la moitié du décor. Le reste du film est à l’avenant, collant au plus près à l’esprit de la BD (par rapport à la suite de la franchise, cf la séquence de la « naissance » de Wolverine). – D.

Iron Man
(Jon Favreau, 2008)
Bande annonce 

Etant un fan absolu de l’Homme de Fer (je pourrait faire tout un article à ce propos), j’ai découvert ce film comme une révélation. Il existe donc des réalisateurs et des acteurs capables de ne pas briser vos rêves d’enfants lorsqu’ils s’emparent de l’univers qui a accompagné vos tendres années pour en faire un film. Iron-Man n’est peut-être pas le plus grand film de super-héros de l’histoire du cinéma (un titre qui revient à « The Dark Knight », selon moi) mais il est celui qui offre un passage BD-cinéma au plus près de l’esprit du matériau d’origine à un héros à part (sans super pouvoir). Le fait que The Dark Knight et Iron-Man soient les adaptations de comics les plus réussies (à mon avis, Jérémie n’étant pas tout à fait d’accord avec moi sur le second) doit sans doute beaucoup au fait que leur héros respectif s’est « fait tout seul » et n’est qu’un homme « normal ». La transcendance de l’homme par sa volonté, un sujet qui a fait les plus belles heures du cinéma. – D.

Hellboy
(Guillermo Del Toro, 2004)
Bande annonce
Guillermo Del Toro s’est battu pour imposer Ron Perlman, acteur de genre à la gueule pas possible, dans le rôle d’Hellboy. Même si le film souffre d’un budget riquiqui, influant négativement sur les développements de son histoire (peu de bastons vraiment homériques, disparition du meilleur perso, l’homme-poisson Abe Sapien, dans le dernier tiers), « Hellboy » contient quand même des nazis-robot-ninja-savant-fou-mort-vivant, une ambiance lovecraftienne, Selma Blair et un respect total de l’œuvre de l’auteur de bd Mike Mignola. Ce qui, en ces temps mornes, est plutôt pas mal. – J.
Batman: Le Défi
(Batman Returns, Tim Burton, 1991)
Bande annonce 

On a pas réussi à se mettre d’accord sur celui-ci. David pense que Tim Burton est une baudruche surestimée depuis toujours alors que moi je pense qu’il l’est seulement depuis son consternant Planète des Singes. Le film est évidemment plus proche de « Edward aux mains d’argent » que du Batman de Bob Kane mais la thématique du monstre dans ce conte expressionniste mélancolique et morbide est merveilleusement véhiculée par le casting de dingue (Keaton, Walken, DeVito, Pfeiffer) et appuyée par le plus beau score jamais écrit par Danny Elfman. – J.

Watchmen
(Zack Snyder, 2009)
Bande annonce 

Nous avons beaucoup hésiter sur la place de Watchmen dans l’une ou l’autre des listes. Si au final il se trouve parmi les meilleures, c’est uniquement grâce à son matériau de base: la BD qui m’a filé la plus grande claque de ma longue carrière de BD-phile (avec peut être l’immense « Maus » d’Art Spiegelman). Snyder a eu le bon (ou mauvais, c’est selon) goût de calquer tout ses plans sur la BD, au point que l’on a la furieuse impression de regarder un livre devenu animé. L’absence de toutes mention à l’histoire de pirate est compensée par une BO à se damner (pour autant que l’on apprécie la musique vintage). – D.

LE PIRE

X-Men Origins: Wolverine
(Gavin Hood, 2009)
Bande annonce 

Imaginez un peu. Wolverine c’est la bête qui sommeil en chaque homme, mais sans le verni social. C’est une arme absolue façonnée par des militaires peu scrupuleux tirant partie d’une erreur de la nature. C’est un animal sauvage taillant sa route à grands coups de griffes en adamantium. Alors quand ce personnage particulièrement rugueux et bestial est adapté au cinéma, et que le résultat est ce film « gentillet » tout juste frappé d’un « PG-13 », pardon, mais on vomi de déception. Non désolé, Wolverine, ça aurait dû être un film nerveux, violent et noir. Wolverine ça aurait dû être ça. – D.

X-Men: L’affrontement final
(X-Men: The last stand, Brett Ratner, 2006)
Bande annonce 

The last stand… le titre de ce troisième film ne peut que nous réjouir vu qu’il garanti que nous n’aurons pas droit à un autre affront à notre intelligence sur le thème des X-Men. Le scénario est indigent au vue de ce que certains arc narratif de l’épopée des X-Men aurait permis de réaliser (je pense en particulier à « House of M »). Bon, je vous avoue que les X-Men n’ont jamais été ma tasse de thé. Trop lisse, trop polis. Seul Wolverine a toujours exercé une fascination de par sa profondeur, renforcée par la superficialité de ses co-équipiers. Jérémie me souffle que « Bryan Singer ayant quitter le navire avec ses deux scénaristes pour aller faire Superman, le scénario de X-Men 3 a été confié à Zak Penn qui n’est autre que le « scénariste » de…Elektra ». Ceci explique cela (voir ci après « Elektra »). – D.

Daredevil
(Mark Steven Johnson, 2003)
Bande annonce 

Le film qui réussit l’exploit de proposer la plus grosse erreur de casting de toute la chrétienté: TOUS les acteurs de ce truc navrant (à l’exception de Jon Favreau dans le rôle de Foggy Nelson) sont à côté de la plaque. Affleck en Matt Murdock est ridicule, Jennifer Garner fait plus blonde new-yorkaise osseuse de « Sex and The City » que tueuse grecque iconique, Colin Farrell se croit dans le « Muppet Show » et Michael Clarke-Duncan ressemble à un bisounours souffrant d’aérophagie. Intrigue naze, bastons en CGI risibles, vélléités auteurisantes pompeuses. Un cas d’école de l’adaptation foirée. – J.

Ghost Rider
(Mark Steven Johnson, 2007)
Bande annonce 

Qui a bien pu permettre au tâcheron qui a massacré Daredevil de réaliser un autre étron filmique de cet acabit? Nicolas Cage est sous prozac, Peter Fonda paye ses impôts, les effets spéciaux ont été fait par un mongolien pré-pubère sur photoshop 2.0 et l’intrigue consternante me fait demander si je ne ferais pas mieux de faire un arrêt sur image sur les seins de Eva Mendes pendant 1h30 plutôt que de m’infliger ça. – J.

Elektra
(Rob Bowman, 2005)
Bande annonce 

Tourné dans la foulée du calamiteux Daredevil, ce « spin off » offre sa chance à Elektra. Le principal problème de ce film (pas totalement pourri mais carrément pas bon) réside dans son casting (Jennifer Alias Garner en tueuse grecque, what the f**, elle est aussi grecque que mon facteur), dans l’intérêt somme toute mineur du personnage central (une héroïne de second rang dans l’univers Marvel, dont le pouvoir le plus surprenant reste de pouvoir marcher sous une pluie battante sans avoir un seul cheveux mouillé) et dans un combat final à la mise en scène proprement insupportable. Au final, en enlevant les scènes d’action, l’héroïne et le scénario, on aurait presque un bon épisode de Joséphine Ange Gardien. – D.

Les 4 fantastiques (Tim Story, 2005)
Les 4 fantastiques et le surfeur d’argent (Tim Story,  2007)
Bande annonce et Bande annonce 

Les 4 fantastiques, en sois, c’est déjà pas folichons comme BD. Des super pouvoirs un peu bateau (invisibilité, invulnérabilité, feu et… élasticité) et des ennemis d’opérette (Docteur Doom). Alors lorsque le premier film est arrivé, on en attendait pas grand chose, on a pas reçu grand chose et du coup on a pas été déçu de grand chose. Avec le second, en revanche, le menu était bien plus alléchant (le surfeur d’argent… le putain de surfeur d’argent, quoi). On en attendait plus, on en a pas reçu plus et du coup on a été décu… plus. Bref, une franchise qui n’a pas beaucoup évolué depuis le film de 1994 (Bande annonce) – D.

V pour Vendetta
(James McTeigue, 2006)
Bande annonce 

Adaptation molle et simpliste aux allures de téléfilm slovaque tourné dans un hangar à poulet, « V pour Vendetta » est la preuve que les frères et soeur Wachowski sont plus forts pour démultiplier des types qui se maravent sur des autoroutes que pour adapter du Alan Moore. Non seulement ce film ne rend pas justice à la complexité de la bd et ôte toute l’ambiguïté du héros/terroriste V mais il réussit même l’exploit de complétement travestir la thématique fondamentale de l’histoire (une armée de gens costumés et masqués comme V pour représenter l’Anarchisme?!) Natalie Portman est magnifique mais ça ne fait pas un film cohérent et abouti pour autant. – J.

La Ligue des Gentlemen Extraordinaires
(Stephen Norrington, 2003)
Bande annonce 

Alan Moore n’a vraiment pas de chance en ce qui concerne les adaptations de ses oeuvres en film (« From Hell », sa bd de 574 pages qui autopsiait la société victorienne s’est transformée en un épisode de Derrick où Johnny Depp boit de l’absinthe et interroge des vieilles dans des salons mondains) mais celui-là c’est le pompon, le pire du pire. Sur le papier, revoir Sean Connery entouré des héros de la littérature anglaise partir en mission suicide pouvait nous titiller la fibre geek mais le résultat est une purge catastrophique. Déjà visuellement c’est assez laid; l’histoire est un nid d’incohérences et de trous scénaristiques de la taille du Nautilus et pour vous donner une idée du portnawak ambiant, dans ce film, le capitaine Nemo fait du kung-fu. Et oui. – J.

Blade Trinity
(David Goyer, 2004)
Bande annonce 

Blade troisième du nom est l’exemple type de la franchise qui n’a pas su s’arrêter au sommet de sa réussite. Des cascades à deux balles, Dominic « Prison Break » Purcell en méchant « charismatique » (pouf pouf), des scènes de baston aussi lourde que le tiramisu de ma grand-mère, des effets spéciaux réalisés par Ed Wood et Snipes se parodiant lui-même sont autant d’ingrédients qui participent à faire de ce film une bonne grosse bousasse. Le scénario pourtant signé David Goyer (Batman Begins et Dark Knight, Dark city) ne parvient même pas à équilibrer le score. – D.

Batman Forever (Joel Schumacher, 1995)
Batman et Robin (Joel Schumacher, 1997)
Bande annonce & Bande annonce 

Akiva Goldsman est le pire scénariste de la galaxie connue, écrivant des scénarii affligeants de médiocrité (« Perdus dans l’Espace », « les Ensorceleuses ») s’acharnant à retirer tout l’interêt de films potentiellement grandioses (« I Robot », « I am Legend », au final des films d’action pour têtards étroits du bulbe) mais en plus, quand on lui demande d’écrire pour Batman, il s’écrie «Ah ouais, ce truc 60’s avec des costumes ridicules, des calembours pourris et des “Zim”, “Woosh”, “Bing” ?! Je vais vous mettre une double couche de fluo! Ca va être trop cool. LOL.» Rebondissant sur ce canevas alléchant, le réalisateur met des tétons sur les combinaisons de ses héros et laisse ses acteurs (que ce soit Val Kilmer ou George Clooney, bourrés à la sangria) gesticuler dans des décors sortis d’un club gay 80’s, castre des méchants charismatiques tels que Double Face avec le hachoir du grotesque, balance des sidekicks neuneus (Robin, Batgirl) et des gadgets débiles (la batcarte de crédit. Si.) sur votre écran. Total: deux des films les plus cons, les plus laids et les plus vains de la création. Là, c’est dit. – J.

Catwoman
(Pitof, 2006)
Bande annonce  

Ami lecteur, si toi aussi tu aimes voir des avatars 3D de femmes en cuir trémousser des fesses comme des biatches sur du r’n’b de supermarché tout en roulant les “r” et en se léchant les pattes arrières, hé bien « Catwoman » est fait pour toi. Sinon cette abomination qui n’a aucun rapport avec l’univers de Batman peut toujours valoir comme étude sociologique sur la beaufitude et le bling-bling. C’est tout à l’honneur de Halle Berry que d’être allée chercher son razzie award de la pire actrice et s’est tout aussi sympathique de la part de Pitof de ne plus jamais avoir touché une caméra depuis. – J.

Captain America
(Albert Pyun, 1990)
Bande annonce 

Là, on attaque la longue liste des films fauchés fait dans les années nonante par des tâcherons qui n’ont jamais lu les bds qu’ils ont décidé d’adapter. Ce serait un peu long de recenser la totalité des affronts fait a nos cerveaux déjà affaiblis (« Steel », « Spawn », « The Shadow » entre autres joyeusetés et si on remonte encore plus loin, les séquelles fauchées de Superman et Supergirl). On se contentera d’un des fleurons du genre avec ce « Captain America » tourné dans le jardin de mémé avec un Matt Salinger (le fils de l’écrivain J.D. Salinger) amorphe comme un duvet de croupion sur une pelle à tarte, qui a des oreilles en plastiques collées sur sa cagoule et qui fait du frisbee avec son bouclier en caoutchouc mou. Il combat un Crâne Rouge italien dans un sous-sol de HLM avant de se faire ficeler sur un missile qui s’écrase en Alaska, le congelant jusqu’en 1990. Un Z d’une mollesse pathétique mais qui éveille en moi une certaine et incompréhensible sympathie. – J.

The Spirit
(Frank Miller, 2008)
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Un jour, alors qu’il se cure soigneusement le pif dans son bain, l’ami Frank Miller se dit que si les films adaptés de ses oeuvres marchent si bien, il n’y a pas de raison qu’il ne soit pas capable de les tourner lui-même. Résultat: une voix off proprement insupportable récitée par un dépressif souffrant de syndrome végétatif méningo-encéphalite hypothalamique, pas de mise en scène, pas de jeu d’acteur, pas de spectateur. Tellement mauvais qu’en regarder plus de 30 minutes d’affilée provoque immanquablement des vomissements spasmodiques et des diarrhées hémorragiques. A éviter à tout prix ! – D.

À propos dorktales
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8 Responses to Hollywood et les comic book movies

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  3. Zetura says:

    Je suis d’accord sur presque tout.
    Pour moi « V pour Vendetta » est un pire chef d’oeuvre et est entré dans mon top 10 de films préférés ^^
    Par contre je suis à 200% d’accord pour Dark Knight, Watchmen et Iron Man.
    J’attends avec impatience Thor, Green Lantern et bien sûr le nouveau Captain America, j’ai hâte de voir comment ils ont enlevé le côté kitch dans ces films ^^

    • MacBrains says:

      Je ne peux pas briser tes espoirs, mais Thor promet d’être une bonne grosse bousasse. J’espère sincèrement me planter mais les premières images n’augurent rien de bon.

    • dorktales says:

      V pour Vendetta c’est la même problématique que pour Watchmen. Le film ne peut pas être totalement pourri parce qu’il y à la bd d’Alan Moore et David Lloyd comme matériau de base et que c’est un chef-d’oeuvre mais le film simplifie trop de choses et bêtifie considérablement le propos. Je ne peux que conseiller de lire le comics. Mais bon, tous les goûts sont dans la nature, hein…

      Sinon, le trailer de green lantern vient de tomber et ça ressemble à ce qu’Hollywood peut produire de plus générique. Quand à Thor et Captain America, on va pas médire mais en effet, ça n’augure rien de transcendant.

      • Zetura says:

        V pour Vendetta je n’ai pas eu l’occasion de trouver le Comics donc j’ai pas pu le lire et comparer. Je me suis donc contenté du film que j’ai adoré, mais vu sa longueur je veux bien croire qu’ils ont zappés beaucoup de choses.

        Par contre Watchmen j’ai le Comics complet et le BluRay et il n’y a rien qui manque… en tout cas dans la version ultimate (américaine) il y a même l’histoire parallèle du pirate. Après il faut dire que le film en version ultimate dure, il me semble, bien 45 minutes de plus…

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