Technology Isn’t free
18/08/2011 4 commentaires
Le rachat de Motorola par Google, à grand renfort de milliards (12.5 milliards de dollars, pour être précis) peut se résumé ainsi: « La technologie n’est pas gratuite ».
Habituellement, une entreprise voulant utiliser une technologie développée par un tiers (ie: brevetée) a deux solutions à sa disposition (si l’on exclu le vol et le cortège d’avocats qui s’en suit): Soit elle achète une licence (autrement dit: un droit d’utilisation pour une technologie brevetée), soit elle propose un jeu de licences croisées (« je te permets d’utiliser mon brevet si tu me permet d’utiliser le tiens », une version corporate de l’échange de vignettes Panini), dans une négociation se voulant « win-win » (les deux acteurs y gagnent, tous les autres y perdent et les vaches sont bien gardées).
Seulement voilà, lorsque vous vous appelez Google et que vous débarquez dans le monde réel (comprenez « le monde des entreprises qui fabriquent des biens tangibles »), vous n’avez rien à offrir en échange dans le jeu des licences croisées.
Le géant de la recherche aspire à devenir un acteur majeur du mobile ? Las, le voilà en terrain fort bien occupé, et par des entreprises ayant investi dans la R&D depuis de très nombreuses années (et ayant donc un portefeuille brevets bien garnis).
La solution ? Acheter une entreprises ayant des brevets pour se servir de ceux-ci dans les futures négociations.
C’est en substance le méchanisme qui aurait présidé au rachat de Motorola et de ses 17’000 brevets délivrés (auquels il faut ajouter les 7’500 demandes en cours), selon l’analyse de Harward Business Review (HBR.org), un point de vue que je partage totalement.
« New entrants always have this problem. Taiwanese companies HTC (smartphones and tablets) and Vizio (flat-panel TVs) are both struggling with how to pay for the vast amount of others’ technologies they’ve incorporated into their products. After Apple entered the wireless telecom space, it had to pay billions in settlements and ongoing royalties to Nokia who owns a lot of the technology it adopted. Samsung has paid many billions of dollars over the years to license in the technology it needs and has increased its R&D spending and patenting activity exponentially in order to compensate. More recently, Samsung has been on a global patent-buying spree to obtain technology for its next generation of products. »
Google Concedes that Technology Isn’t Free – Ralph Eckardt – HBR.org
Ainsi, lorsqu’un Google rachète un Motorola, son intérêt va au-delà des actifs tangibles de sa proie. Il s’agit aussi (et avant tout ?) de remplir ses poches de cartes pour pouvoir jouer avec ses petits camarades dans la cours de récré.
De gauche à droite: Stephen Elop, Steve Jobs, James « Jim » Balsillie,
Larry Page, Peter Chou, Anthony P. Doye et Howard Stringer.
La technologie a un prix. Et pour Google, c’est 12.5 milliards !
Excellent…!
Comme quoi, si la culture ne s’achète pas, l’innovation oui.
Humm. J’ai envie de dire : voilà un article concis et efficace comparé à celui de macgénération.
Bonne fin d’été
Ma Taré
Disons que le but recherché n’est pas le même, MacGé a fait un article de fonds et très détaillé.
Mais merci pour le compliment 😉