1984 dans une petite ville de Suisse. Un garçon de 10 ans se dirige vers un cinéma, accompagné de sa mère et de sa grande soeur. L’impatience est à son comble. A cette époque, les films que l’on peut voir avec des enfants ne sont pas aussi nombreux qu’au 21e siècle. L’occasion étant rare pour lui de s’asseoir dans une salle obscure, le petit garçon a l’oeil qui brille lorsqu’il aperçoit l’affiche à l’entrée de la salle. Un film de science fiction !
Sa soeur lui avait parlé d’une histoire se passant sur une planète désertique, avec des vers géants. Il a hâte de voir cela par lui-même, lui qui passe tout son temps libre à lire des comics. Ils s’approchent de la caisse et là c’est le drame. L’âge légal est fixé à 12 ans et, malgré l’insistance de la mère, l’ouvreuse les refoule sans discussion.
Cet épisode restera marqué dans la mémoire du petit garçon jusqu’à son âge adulte, jusqu’à maintenant, jusqu’ici.
31 ans plus tard, j’ai enfin vu Dune !

C’est quoi l’histoire ?
Deux familles se combattent pour contrôler la seule planète sur laquelle pousse une épice essentielle au voyage interstellaire. Oui, dit comme cela c’est carrément bizarre, mais c’est Frank Herbert qui a écrit le bouquin, alors admettons.
L’affiche

Tiens, c’est marrant, on sent une petite inspiration du côté de Drew Struzan mais ce n’est pourtant pas lui qui l’a réalisé. Et non, ce n’est pas un épisode de Star Wars… Un film qui essaie de ressembler à un autre film, c’est pas bon, ça. Ah et oui, le type en position chelou est bien Sting avec la coiffure de Christophe Lambert dans Subway (ou le contraire, Subway étant sorti l’année d’après).
C’est fait par qui ?
Alors on s’accroche à son slip, c’est réalisé par David Lynch. Oui oui, le réalisateur de Twin Peaks, Elephant Man et Mulholland Dr. (48 films au compteur, le monsieur). David Lynch qui réalise un film de science fiction pour son 3e long métrage, là je dis banco, il faut avoir vu ça une fois dans sa vie.
La petite anecdote pour briller en soirée
Lynch a refusé de tourner le Retour du Jedi en 1983 pour pouvoir faire Dune. Aujourd’hui il considère ce film comme le seul réel échec de sa carrière et refuse de parler de sa production. C’est dommage quand-même, Le Retour du Jedi avec des nains hydrocéphales à la place des Ewoks, ça aurait donné une petite touche creepy à l’Episode VI.
Pourquoi le regarder ?
Personnellement, si vous avez lu mon intro, pour corriger une injustice d’enfance. Sinon, juste pour voir Sting en slip bleu pratiquer un kung-fu du pauvre. Grosse barre de rire…
Et c’est bien ?
Les effets spéciaux ont pris un très sérieux coup de vieux mais le principal problème de ce film réside dans la densité du matériaux de base. Faire un seul film sur l’univers de Dune revient à vouloir faire entrer la population de l’Inde dans un ascenseur. Le casting est assez surprenant (Sting, qui a visiblement pris plus de cours de danse que de combat au couteau), Brad Dourif (Doc Cochran de Deadwood), Patrick (Professeur Xavier) Stuart, Dean Stockwell (L’acolyte de Code Quantum), …. Le film vaut la peine d’être vu, ne serait-ce que pour le plaisir de voir ce qu’est une scène d’action filmée par David Lynch. Ce dernier laisse déjà quelques indices dans des coins de pelloche de ce que sera la suite de son oeuvre (nains dans tous les coins, tronches de travers, etc…).
Allez, on lui met un petit 3/5

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