L’Impression 3D en mains chinoises

Les statistiques 2015 des dépôts de brevets dans le domaine de l’impression 3D sont sorties cette semaine et le constat est sans appel: 62% des demandes de brevets publiées l’année passée sont issues de Chine.

Infography

 

Il s’agit donc pas moins de 2231 inventions qui font l’objet d’une demande de protection par des entreprises chinoises, sur un total de 3’566 au niveau mondial.

Autre fait intéressant, l’une des applications ayant connu le plus de dépôt de brevet se trouve être la construction car, oui, au 21e siècle on imprime des maisons… et bientôt des immeubles !

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Le futur c’est peut-être ça: des robots imprimant des immeubles en grimpant le long des premiers étages… brevet chinois à lire en cliquant sur l’image ci-dessus.

Dans les informations effrayantes surprenantes, sachez qu’en plus de votre maison, on risque aussi d’imprimer votre nourriture (64 demandes de brevets en 2015), vos habits et chaussures (66 demandes) et vos prothèses médicales (ça, c’est déjà une réalité, mais il en a tout de même été question dans près de 300 demandes de brevets l’année passée).

Pour terminer, sachez (si vous n’avez pas encore vu passer l’info) qu’Apple est également entrée dans le monde de la 3D avec un premier brevet sur l’impression en couleurs.

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Ah, et au fait: Bonne année 😉

[Source: CENTREDOC]

Dépôts de demandes internationales de brevet : Apple en 38e position

L’OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, WIPO en anglais) a publié ses statistiques annuelles du nombre de dépôt de Brevets Internationaux (ou PCT) pour l’année 2012, l’occasion pour MacBrains de tester Infogr.am en créant une petite infographie visible ici.

Sans surprise, les chiffres sont à la hausse puisqu’il s’est déposé 194’400 demandes PCT en 2012, soit une augmentation de 6.6% par rapport à 2011 (voir notre article sur les statistiques 2011).

Au niveau des pays, les USA (+4.8%), le Japon (+12.7%) et la Chine (+14.1%, la plus forte progression) restent le trio de tête (si l’on met de côté l’Office Européen qui trône en 3e position) alors que l’Allemagne chute de la 3e à la 12e place.

Là où les choses deviennent particulièrement intéressantes, c’est lorsque l’on se penche sur le classement des entreprises ayant déposé le plus de demandes de brevets PCT en 2012. Si le chinois ZTE reste l’indiscutable premier avec 3’906 demandes PCT (325.5 demandes par mois, soit 10.7 par jour !!!), Apple pointe désormais au 38e rang soit un gain de 15 place par rapport au classement 2011. Chez ses concurrents, le bilan est contrasté:

  • Samsung perd un rang et pointe désormais en 16e position
  • Intel a pris l’ascenseur pour passer de la 44e place à la 20e (+107.1% de dépôts !)
  • IBM boit la tasse avec une chute de 11 places (28e rang)
  • Microsoft se maintient en 28e position
  • Google a connu la plus belle progression (+31 rang, +87.9% de dépôts) et se situe désormais 4 places au-dessus d’Apple.

PCT2013

Le reste de l’infographie est visible ici: http://infogr.am/2013-PCT-Yearly-Review
Le rapport du WIPO est téléchargeable dans son intégralité ici: The 2013 edition of the PCT Yearly Review is now available

iWatch the future

Depuis quelques temps, le Web bruisse de murmures concernant une hypothétique-éventuelle-future iWatch avec laquelle Apple serait sur le point de révolutionner le monde de l’horlogerie.

This is a revolution (ou pas)

Si vous le voulez-bien, nous passerons comme une savonnette sur une toile cirée sur la capacité de la firme à la Pomme à révolutionner un secteur de l’activité humaine vieux de 11 siècles (et qui a, de plus, connu plusieurs révolutions technologiques majeures). L’horlogerie n’est pas la téléphonie mobile ni l’informatique. C’est une industrie hautement segmentée (montres mécaniques, automatiques, à quartz), avec des marques de luxe fabricant des produits porteurs de valeurs allant bien au-delà de la fonction première des objets qu’elles produisent. En fait, penser qu’une iWatch changera à jamais l’industrie horlogère revient à penser que Renault lançant sa Logan a fait de l’ombre à Ferrari, BMW et Aston Martin.

En réalité, Apple pourrait plutôt (re)définir un segment bien précis, celui des montres « intelligentes » (smartwatches en bon français). Ce segment, à l’image de ceux qu’Apple a su modeler et capturer dans d’autres domaines, est à peu près dans l’état où se trouvait les baladeurs numériques à l’arrivée de l’iPod ou celui des smartphones lors de l’annonce de l’iPhone. Des produits imparfaits existent (Pebble, Sony SmartWatch, I’m Watch, MetaWatch et j’en passe) et des usages se dessinent, mais la fusion des deux en y ajoutant une « expérience utilisateur » innovante reste encore largement à faire.

La recette Apple

Une fois posé ce constat, il est légitime de se demander comment Apple va s’y prendre pour mettre le zouc dans le petit monde bien propret des smartwatches. Et bien je vous parie 2 barils de Le Chat Machine contre un d’OMO qu’elle va appliqué la recette éprouvée avec ses autres iMachins:

(Produits existantsinterfaces pourris)
+
technologies existantes mais non appliquées dans ce secteur
=
Eureka

En gros, on regarde ce que les produits existants font (mal), on fait son petit marché dans les technologies de pointes, on mélange en secouant avec doigté et on recouvre le tout d’une jolie couche de design et d’ergonomie. Et en matière de technologies de pointe, Apple n’a qu’à se servir dans son portefeuille de brevets bien garnis.

« And boy have we patented it »

Vous croyez que je sors tout cela de mon esprit tordu ?

Et bien détrompez-vous car Apple y a pensé depuis bien longtemps. En fait, la firme à la Pomme a tellement bien fait les choses qu’elle mentionne régulièrement les montres comme champs d’application de ses technologies brevetées, et cela depuis 1997 !

Du coup, elle dispose de plus de 200 brevets (203 pour être précis comme une montre suisse) dont les montres sont une application déclarée.

iWatchPatentsA titre de comparaison, le portefeuille de brevets mentionnant les montres comme application des principaux concurrents (actuels) d’Apple est de 268 pour Sony, de 203 pour Samsung et de 30 pour Google. Un rapport de force plutôt équilibré, donc.

Let the show begin

La surprise du chef

Mais que peut bien nous réserver Apple sur ce coup là ? Une interaction poussée avec ses iDevices semble évidente (voire même une version dédiée d’iOS), de même qu’un écran tactile (une dimension qu’elle a déjà explorée dans les anciens iPod nano).

La surprise du chef pourrait bien venir du brevet US 6359550 déposé par Nortel Networks Corporation (Canada) en 1999 et racheté par Apple le 25 juillet 2012.

Bulletin de naissance et avis de mariage

Extrait du registre Inpadoc permettant de tracer la « vie juridique » d’un brevet.

Ce document portant le titre « Personal communication device and call process status signalling method« , protège l’utilisation de messages tactiles pour informer l’utilisateur d’événements particuliers. En résumé, il s’agit d’intégrer une interface haptique dans une montre, non pas dessus (écran) mais dessous !

Une matrice de stimulateurs est associée à un dispositif de communications personnel pour fournir à l’utilisateur des messages tactiles sur le traitement d’appel ou l’état du réseau de communication.

La matrice est positionnée sur le dispositif de manière à être en contact avec l’utilisateur pendant que le terminal est transporté ou porté sur un poignet, par exemple.

Les stimulateurs de la matrice, sont activés de manière indépendante de façon à fournir à l’utilisateur un message codé de processus d’appels tels que l’alerte, la tonalité, le signal occupé, etc

De préférence, chaque état est associé à une configuration unique de fonctionnement des stimulateurs, reconnaissable par l’utilisateur comme image tactile.

Idéalement, des signaux audios et haptiques sont synchronisés pour fournir un signal tactile à l’utilisateur qu’un signal audio est imminent, et de ce fait permettre d’utiliser le signal audio à un niveau inférieur.

Ainsi, le seuil audio pour la signalisation efficace est réduite et la nuisance de signalisation audio dans les lieux publics peut être réduite.

Traduction libre du résumé du brevet EP 0866592 (équivalent européen), googletranslatée par mes soins.

En résumé, la face de la montre en contact avec la peau est munie de « stimulateurs » (n°14 sur les schémas ci-dessous, très subtilement mis en rouge).

HapticLes dits stimulateurs peuvent également être disposés sur le bracelet.

Haptic2Ensuite, par exemple lors que l’on reçoit un appel, avant de déclencher la sonnerie, l’interface haptique va activer les stimulateurs d’une certaine manière qui soit reconnaissable par l’utilisateur. Dans l’exemple ci-dessous, les stimulateurs 1 à 4 de la figure 1 entrent en action l’un après l’autre: Première sonnerie, le stimulateur n°1 s’active. Seconde sonnerie, le n°1 est rejoint par le 2, et ainsi que suite jusqu’à ce que tous les stimulateurs soient activés.

Driiiing

Autant vous le dire tout de suite, cette idée est géniale. Je l’expérimente déjà à un niveau basic avec ma Pebble: mon iPhone est sur silence depuis un mois, ma Pebble vibre gentiment à mon poignet lors de l’arrivée d’un appel et je ne manque plus aucune communication.

Génial, je vous dis. Et là, le brevet acheté par Apple va permettre un nombre beaucoup plus important d’interactions avec sa smartwatch / son iPhone car le nombre de « patterns » tactiles sera beaucoup plus important (et subtile).

Finalement, c’est comme si votre iPhone vous tapotera discrètement sur le bras pour attirer votre attention plutôt que de siffler aux oreilles de tout le monde.

La voilà la « killer feature » de la future iWatch. Mais elle sort quand ?

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