The Wolverine sans Aronofsky

Par Jérémie Borel

Grosse déception: Darren Aronofsky (fraîchement porté aux nues pour Black Swan) a retrouvé son agenda et vient de découvrir que le tournage de The Wolverine avec Hugh Jackman (on en parlait depuis quelques mois) le tiendrait loin de sa famille pour au moins un an. Il a donc décliné le film, laissant le projet orphelin. La Fox recherche activement un nouveau réalisateur. Elle tenterait de débaucher David Slade (Hard Candy, 30 jours de nuit, Twi…heu, si: Twilight 3) mais celui-ci préfère plancher sur un reboot de la franchise Daredevil. Tant que ce n’est pas Brett Ratner qui si colle…

Ok! La vérité c’est que j’avais juste envie de dessiner Wolverine en tutu rose. Je suis un pervers.

Perfect swan

Par Jérémie Borel

Enfin! Enfin les cieux cinématographiques se découvrent après un mois de janvier maussade (On va enfin pouvoir parler d’autres chose que du Nom des Gens) pour nous livrer plusieurs très bon crus: Tron l’Héritage de Joseph Kosinski (pas complétement réussi mais un bonheur pour les yeux avec deux Jeff Bridges pour le prix d’un!), Arrietty, le petit monde des chapardeurs (merveilleuse dernière livraison du studio Ghibli) et le glauquissime Black Swan de Darren Aronofsky avec Natalie Portman qui, malgré son réal catalogué arty et sa noirceur, cartonne et récolte des critiques dithyrambiques.

Je me dois de me joindre au concert de louanges qui entourent Black Swan. C’est vraiment un grand film malsain, vertigineux, lourd de symbolique et de jeux de miroirs hallucinatoires. L’Histoire du film tient en trois mots:  Thriller. Paranoïa. Tchaïkovski. (Ca, c’est du pitch!) C’est une totale réussite.

« Je veux juste être parfaite. »

Les mauvaises langues reprochent à Aronofsky de faire soit dans la philosophie pour école secondaire (The Fountain) soit dans le misérabilisme social façon frères Dardenne (The Wrestler) et de cacher ses carences narratives par une certaine virtuosité visuelle. Là, il n’y a pas tromperie sur la marchandise. Il s’agit d’un thriller psychologique qui se passe dans le milieu de la danse classique avec une bonne couche de paranoïa.

Il y a trois bonnes raisons de voir ce film: D’abord la mise en scène d’Aronofsky. Sa caméra extrêmement mobile (la prologue du film!) lors des scènes de danse et qui ne quitte pas la nuque de l’héroïne le reste du temps afin de ne rien perdre de sa lente descente en enfer. Ensuite la partition virtuose du toujours génial Clint Mansell. La musique, comme souvent chez Aronofsky “fait” la moitié du film (c’était le cas de l’obsédant rythme de Requiem for a Dream et de l’orchestration mortifère qui accompagnait The Fountain) Et enfin, il y a Natalie Portman, phénoménale, qui livre ici la plus grande performance de sa carrière (quitte à décevoir les fans de Star Wars qui pensent que sa prestation tout en immobilisme de la reine Amidala dans la nouvelle trilogie relevait de l’oscar) On la sent cernée par les ombres. Trop maigre, trop blanche, trop consumée par son art.

C’est une vraie spirale schizophrénique vers l’enfer que traverse la jeune danseuse dans sa quête de l’interprétation parfaite du Lac des cygnes de Tchaïkovski: stress, humiliations, hallucinations, souffrance psychique, mutilations physiques. Rien ne lui est épargnée. Prévoyez des lingettes pour vous éponger le front à la sortie du cinéma.

Il y a aussi un excellent site qui accompagne le film: www.ijustwanttobeperfect.com

 

« Je suis la vraie Mima. »

Si je vous parle de ce film qui n’a aucunement besoin d’être défendu (malgré son aura arty, moisson d’oscars en prévision, en tout cas pour Natalie Portman) et que vous êtes surement déjà allé voir, c’est parce qu’il m’a fortement fait penser à un autre film: Perfect Blue, ouvertement revendiqué comme influence majeure par Aronofsky.

le jeune réal américain n’a jamais caché son admiration pour le japonais Satoshi Kon et son premier film d’animation Perfect Blue, devenu culte depuis. En plus d’en racheter les droits, il s’est même permis un hommage en reproduisant une scène (celle de la baignoire) dans Requiem For A Dream.

Si vous réussissez à passer par dessus les évidentes carences techniques et le certain manque de fluidité de ce dessin animé datant de 1997, vous serez étonné des similitudes qu’il partage avec Black Swan. Remplacez la danseuse étoile par une jeune chanteuse qui se lance dans une carrière d’actrice et vous y êtes. Hallucinations, schizophrénie latente, flou entre apparences et réalité, ambiance anxiogène, onirisme dérangeant. Je ne peux que vous conseillez de visionner ce petit bijou, vraiment tripant, qui emprunte au meilleur de De Palma (plutôt Sœurs de sang, pas Mission to Mars, hein!) et de Polanski. Au moins pendant ce temps là vous ne plierez pas du linge devant Louis la brocante.

%d blogueurs aiment cette page :