They have a Plan

Autant l’avouer tout de suite, lancer l’application Plans d’iOS 6 déclenche un douloureux sentiment de déception. Comment pourrait-il en être autrement vu le degré d’aboutissement atteint par Google Maps après les nombreuses années de développement qu’avait connu cette application.

« L’arrivée en Inde »
(image empruntée à tnhistoireportraits.tableau-noir.net)

Cependant, le lynchage en règle que subit la nouvelle application de « navigation » d’Apple n’est pas totalement justifié. Comme le mentionne très justement l’ami Guillaume Gete (je vous invite à lire son billet et à revenir ensuite poursuivre votre lecture ici), Plan est en Beta et les débuts de Google Maps étaient également chaotiques.

N’empêche, il est permis de se demander pourquoi Apple a ainsi décidé de dégrader le service proposé à ses utilisateurs en substituant Plans à Maps (et nous n’évoquerons pas le retrait de l’application Youtube d’iOS 6… non je ne viens pas de l’évoquer !). La raison de ce revirement ? Rien de moins qu’un effet collatéral de la guerre (de moins en moins froide) commerciale que se livrent Apple, Google et Microsoft.

Après s’être affrontés sur les terrains de la bureautique et des systèmes d’exploitations mobiles, le nouveau champs de bataille des « Big Three » se trouve être la cartographie et son cortège de services géolocalisés. Face à Bing Maps et Google Maps, Apple se devait de de disposer de son propre système propriétaire afin de regagner son indépendance (et de pouvoir rendre les coups).

Cette stratégie de distanciation ne date pas d’hier, il est même permis de supposer qu’elle a été soigneusement préparée par Apple si l’on se souvient qu’elle a pris la peine de déposer des brevets sur la fonction street view de feu l’application Maps.

Image tirée du brevet WO 200902942 déposé en 2008 par Apple.

Ainsi, la firme à la Pomme a constitué un portefeuille de 49 brevets sur les technologies de navigation qui devrait lui permettre de se défendre face à Google (85 brevets dans le même domaine). 15 de ces brevets ont été déposés par Apple en 2009, marquant sans doute le début des manoeuvres d’émancipations. Reste que, sur le plan de la dissuasion « brevets », Microsoft fait figure de géant sur le champ de bataille avec ses 187 brevets relatifs aux technologies de localisation et de navigation (plus que ses deux concurrents réunis).

Malheureusement pour nous, utilisateurs / clients, Apple part avec beaucoup de retard dans cette course à l’armement. Microsoft a (comme à son habitude) mis les moyens nécessaires pour sortir un produit solide et Google est clairement passé au niveau supérieur en allant récolter directement dans le monde réel les données de Street View (et ne semble pas décidé à s’arrêter en si bon chemin à en juger par son annonce de cartographie d’intérieur).

Au final, nous nous retrouvons avec une application très agréable en mode « carte » (les données semblent venir de TomTom) et inutilisable en mode « satellite », du moins pour ceux qui comme moi habitent dans la brousse (voir ci-dessous).

« Vous êtes ici »

Gageons qu’Apple consentira à dépenser un peu de son fabuleux trésor de guerre pour développer Plans et le mettre au niveau de ses concurrents. Si vous n’avez pas la patience d’attendre, vous pouvez toujours créer un raccourcis vers Google Maps version mobile sur votre smartphone…

Google et Facebook pourraient disparaître d’ici 5 ans

« We will never have Web 3.0, because the Web’s dead. » – Eric Jackson, Forbes

Voilà une déclaration qui risque de choquer pas mal de monde. Cependant, l’argumentation déroulée par Eric Jackson dans un article de Forbes tient parfaitement la route.

Partant du constat que la longévité d’une entreprise liée au Web dépend du moment où elle est née, il pose un regard en perspective sur les majors d’hier et d’aujourd’hui.

« In the tech Internet world, we’ve really had 3 generations:

  • Web 1.0 (companies founded from 1994 – 2001, including Netscape, Yahoo!, AOL, Google, Amazon and eBay),
  • Web 2.0 or Social (companies founded from 2002 – 2009, including Facebook, LinkedIn, and Groupon),
  • and now Mobile (from 2010 – present, including Instagram). »
Force est de constater que si Google et Amazon (pour ne cite qu’eux) ont parfaitement su organiser le chaos primitif d’Internet, ils sont totalement passé à côté du Web social (malgré les sommes gigantesques dépensées). Le shift de paradigme leur a totalement échappé.
Le même phénomène d’inadaptabilité semble commencer à se faire sentir avec le passage à la troisième génération d’entreprises.

« Web 1.0 and 2.0 companies still seem unsure how to adapt to this new paradigm.  Facebook is the triumphant winner of social companies.  It will go public in a few weeks and probably hit $140 billion in market capitalization.  Yet, it loses money in mobile and has rather simple iPhone and iPad versions of its desktop experience.  It is just trying to figure out how to make money on the web – as it only had $3.7 billion in revenues in 2011 and its revenues actually decelerated in Q1 of this year relative to Q4 of last year.  It has no idea how it will make money in mobile. » – Source – Eric Jackson, Forbes

Faut-il en conclure que des entreprises comme Google et Amazon sont obsolètes ? Certes, elle poursuivent leur croissance et leurs managers sont capables, mais leurs modèles « économiques » sont de plus en plus éloignés de ce changement de réalité. Et Jackson de citer Tim Cook (CEO d’Apple, pour ceux qui vivent sur Pluton) en renfort de sa théorie :

« through the last quarter, I should say, which is just 2 years after we shipped the initial iPad, we’ve sold 67 million. And to put that in some context, it took us 24 years to sell that many Macs and 5 years for that many iPods and over 3 years for that many iPhones. And we were extremely happy with the trajectory on all of those products. And so I think iPad, it’s a profound product. » Source, Tim Cook, Apple CEO

Apple a vend plus de iDevices en 2011 que de Mac en 28 ans !
(Image: Asymco)

2 ans pour atteindre les 67 millions d’iPad vendu alors qu’il en a fallu 24 pour atteindre le même nombre de Mac, voilà qui confirme le shift de paradigme.

Ce changement d’ère sonnera-t-il le glas des géants des Web 1.0 et 2.0 ? Selon Jackson, Yahoo! n’est plus que l’ombre de ce qu’elle fut en 2000 et Google soufre des nouvelles habitudes d’accès à l’information développées par l’homo-socialnetworcus. Quant à Facebook, l’adaptation a tardé à venir (cf le temps qu’il a fallu pour avoir une version mobile du site) et la réaction risque de prendre la forme d’un fractionnement en application dédiées (Instagram couvrant la partie images).

Il est certain que l’avenir à court terme (5 à 8 ans) sera très « dynamique » selon les termes de Jackson, et peu probable que les géants d’aujourd’hui survivent sans perte à cette transition. Seule Apple est théoriquement à l’abris car son écosystème lui permet de s’adapter facilement au changement (les entreprises fournissant du contenu meurent, la plateforme de diffusion reste).

Et l’auteur de conclure:

« The Googles and Facebooks of tomorrow might not even exist today.  And several Web 1.0 and 2.0 companies might be completely wiped off the map by then.

Fortunes will be made by those who adapt to and invest in this [the mobile Internet] complete greenfield.

Those who own the future are going to be the ones who create it.  It’s all up for grabs.  Web monopolies are not as sticky as the monopolies of old. » – Source – Eric Jackson, Forbes

Menlo Park, 2138 – Mise à jour des vestiges de ce qui semble
être le siège social d’une entreprise Web 2.0.


L’image finale a été détournée ici.

Google: les mains dans le moteur

Vous vous êtes déjà demandé comment fonctionne Google ? Comment ce service fait pour l’indexation (d’une partie) du Web ? (Non ce ne sont pas des petit lutins verts qui surfent toute la journée).

Matt Cutts, software engineer head chez Google, vous l’explique gribouillis schéma à l’appuis.

Source

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