X-Men: le commencement

Par Jérémie Borel

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Après sa parodie des films de super-héros (le très fun Kick-ass), l’anglais Matthew Vaughn en réalise enfin un vrai, X-Men: le commencement et s’arrange pour frapper un coup de maître, relevant une franchise qui s’était étalée dans la boue depuis deux films (le médiocre X-Men 3: l’affrontement final, qu’il avait refusé de réaliser et le consternissime X-Men Origins: Wolverine qui faisait passer un épisode de Gossip Girl pour une œuvre  de Terrence Malick).

1962, Charles Francis Xavier est mandaté par la CIA pour former un groupe d’agents mutants afin de contrecarrer les plans d’un certain Sebastian Shaw qui cherche à monter les USA contre les soviétiques en vue de créer la 3ème guerre mondiale. Il va croiser la route d’un jeune mutant, Erik Lehnsherr, le futur  Magneto et leurs opinions vont diverger sur l’avenir laissé par l’humanité aux mutants.

First (très) Class

Vaughn réussit le pari de redorer la blason de l’univers X-Men en y injectant du sang neuf. Nouvelle époque (les années soixante, préquelle oblige), nouveaux mutants et donc nouveau casting mais surtout une bonne dose de totale badass attitude qui était honteusement absente du reste de la franchise (particulièrement sur l’épisode dédié  à Wolverine où on s’attendait légitimement à autre chose qu’à des découpages de lavabo et des parties de cache-cache en forêt). Michael Fassbender (le lieutenant Hickox de Inglourious Basterds) traquant les anciens nazis responsables de la mort de ses parents, délivre une prestation de dingue  et bouffe tout le film. On aurait aimé que cet aspect du métrage soit plus profondément traité, tant le personnage de Magnéto est fascinant (un film entier sur ses origines devait être réalisé mais fût abandonné en cours d’écriture. Surement qu’un certain nombre de scènes ont finalement atterries dans le scénar de X-Men: le commencement).

Le professeur Xavier et Mystique ne sont pas en reste dans une intrigue qui fait très intelligemment la part belle à la psychologie des personnages, au côté humain et émotionnel des situations tout en emballant de temps à autre des scènes d’action bien troussées mais qui ne phagocytent jamais l’histoire.

Même de dos, ce type est totalement badass

Le casting, donc, est brillant. Fassbender est un nouveau Sean Connery, James Mc Avoy (le dernier roi d’Ecosse) et Jennifer Lawrence (le génialissime Winter’s Bone) sont excellents et les relations entre ces trois personnages sont superbement écrites. Du côté des méchants, c’est aussi un régal car on ne tombe jamais dans le manichéisme de serial (Chaque mutant étant susceptible de basculer dans un camp ou dans l’autre selon les arguments). Kevin Bacon est suave et fourbe à souhait, January Jones est belle à tomber et Jason Flemyng dans le rôle d’Azazel emmène une scène d’action, l’attaque des bureaux de la CIA, à un niveau de démastiquage nerveux et de cruauté seulement égalé par la fameuse scène d’ouverture de X-Men 2.

Quelques caméos excellents (un, en particulier, délectable); des références en pagaille; un casting bien senti sur une intrigue intelligente: Vaughn remet X-Men sur les rails mais n’accouche pas d’un chef-d’œuvre pour autant, le film souffrant d’un certains nombres de faiblesses qui entachent mon plaisir de fan pur et innocent (hum!).


First (pas) Class

Comme d’habitude, beaucoup de personnages sont présentés et tous n’ont pas droit à un temps d’écran nécessaire pour réellement exister (même si je dois l’admettre, on se fiche un peu comme d’une guigne des têtards adolescents qui ne sont là que pour être entraînés par le professeur X).

Au début du film, les scènes s’enchaînent à une telle vitesse qu’on se demande si le monteur n’a pas oublié une ou deux bobines sous le siège de sa voiture. Pour une intrigue aussi dense, on aurait aimé un peu plus temps et d’ampleur, les scènes s’arrêtant brutalement alors qu’elles ne semblent pas terminées.

Le marathon que fut la production (20th Fox oblige) a certainement obligé Vaughn à faire des concessions sur les effets spéciaux et ça se ressent: Ils sont franchement inégaux, en particulier le maquillage du fauve (qui ressemble plus au cookie monster du Muppet Show qu’à un mutant) et des incrustations parfois un peu light. Il y a aussi un aspect qui me fait particulièrement grincer des dents et qui me fait souvent passer aux yeux des quelques amis qu’ils me reste pour un vieux con râleur, c’est la liberté que prend Vaughn avec la cohérence de l’univers de la franchise X-Men. Je ne parle pas des comics mais seulement des films. Beaucoup d’entorses sont faites à la chronologie de la première trilogie. Tout le monde se fout de savoir que Moïra McTaggert apparaissait déjà dans X-Men 3 sous les traits d’Olivia Williams et qu’on voyait succintement une Emma Frost adolescente à la fin de Wolverine mais moi, ça me fait tiquer. En même temps se ne sont que des détails, je ne me lancerai donc pas dans un cabbale vengeresse.

Le film cartonne et une suite est prévue. Si les auteurs ont le bon goût de resserrer leur intrigue autour de la relation Charles Xavier / Erik Lehnsherr, la qualité (déjà excellente) n’en sera que meilleure. On croise les doigts pour que cette nouvelle franchise X-Men garde le cap.

X-Men: Le commencement (2011)
de Matthew Vaughn avec James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Rose Byrne, Kevin Bacon, January Jones, Nicholas Hoult

X-Men la danse

Par Jérémie Borel

Les premières images du longuement attendu X-Men: First Class sont apparues sur la toile et ma foi avec son casting vraiment bien senti (Michael Fassbender (Inglourious Basterds, Centurion), James McAvoy (Le dernier Roi d’Ecosse, Wanted) la délicieuse Rose Byrne (Troie, 28 semaines plus tard, Sunshine) la sculpturale January Jones  -ceux qui regardent la série Mad Men comprendront ce que je veux dire- et Kevin Bacon qu’on ne présente plus) semblent augurer du bon. En tout cas du moins pire que prévu, dira-t-on.

Matthew Vaughn (Layer Cake, Stardust et plus récemment l’excellent Kick-Ass) réalise enfin son film sur les X-Men quelques années après avoir été sur les rangs pour remplacer  Bryan Singer sur le tournage de X-Men 3. Il avait quitté le navire en pleine pré-production, arguant le désir de ne pas quitter sa famille (expression nébuleuse mais moins que les fameux “différends artistiques” qu’on nous sort à chaque démission d’un membre clé d’une production cinématographique) laissant la place toute chaude au bourrin Brett Ratner.

L’histoire reprend semble-t-il certains éléments du script du spin-off X-Men Origins: Magneto écrit par David S.Goyer (Batman Begins, Blade) qui avait été abandonné il y a un certain temps et narre la rencontre et l’association des deux meilleurs ennemis  Charles Xavier et Erik Lehnsherr alias “Magneto” entre 1942 et 1962. Les costumes jaunes et bleus des origines refont même surface.

La première équipe des X-Men

 

La tâche de Vaughn est colossale puisqu’il doit livrer une préquelle contant la rencontre de deux des personnages les plus emblématiques du monde du comics, respecter une chronologie passablement égratignée lors des dernières adaptations de l’univers X-Men, inscrire l’univers de la bd dans une ambiance 60’s/CIA/Guerre Froide/James Bond réaliste et nous venger des affronts faits au bon goût avec l’étron purulent qu’était Wolverine, le tout sous l’égide de la Sodome moderne, la 21st century Fox, célèbre pour saboter de l’intérieur toutes les franchise passées dans son giron (X-Men avec Wolverine donc mais aussi Die Hard 0.4 ou Predators). Autrement dit, c’est pas gagné mais on croise quand même les doigts et on attend une première bande-annonce pour se faire une idée plus précise.

Le retour de la mère au foyer la plus hot d’Amérique. Et cette fois, elle a des super pouvoirs.

 

 

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